Il s’agit d’un acte historique dans la mesure où l’on assistait pour la première fois dans les annales de l’histoire de l’industrie à Madagasikara la présence autour d’une table de tous les groupements des opérateurs économiques représentés par leurs dirigeants respectifs. Déterminés par la volonté d’accorder leur violon avec l’Etat, ils ont mis le paquet pour en découdre en vue d’atteindre, une bonne fois pour toutes, l’essor de leurs activités.
Le Pacte prévoit dans sa vision principale de doubler la part de l’industrie dans le PIB de 15 à 30% ceci en mettant l’accent sur une transformation maximale de nos ressources locales et l’amélioration de notre compétitivité. Le Pacte vise à primer cinq secteurs jugés prioritaires comme étant porteurs des meilleurs avantages comparatifs du pays tels que l’agro-industrie, le textile, les huiles essentielles et extraits, la transformation minière et l’énergie. Le Pacte définit les orientations stratégiques permettant d’atteindre les objectifs en caractérisant, en parallèle, les engagements respectifs du secteur public et du secteur privé. Le Pacte définit une vision propre à chaque secteur prioritaire et développe les stratégies y afférentes. Bref, toute une panoplie de mesures et de dispositions voire de précautions ont été prises en compte afin de parvenir à un maximum de résultats et surtout d’assurance dans l’avenir. Entre autres, le Pacte dans un souci de prudence à long terme, prévoit la mise en place d’un organe indépendant, le Conseil national de l’industrialisation de Madagascar (CNIM), chargé de veiller au respect et à l’effectivité des engagements des deux parties (public et privé).
Pour un premier pas dans la mise en marche de l’industrialisation, l’existence d’un Pacte de ce genre contribue nettement à booster ce secteur d’activité économique essentiel à savoir l’industrie nationale. Il faut reconnaître qu’après les vagues de nationalisation menées par les dirigeants de la Deuxième République, l’industrie tente de se faire tant bien que mal une vitalité. Depuis toujours, l’absence d’un cadre de travail bien défini avec l’Etat handicape le vrai décollage.
Certaines remarques apparemment pertinentes s’imposent. Il faut arriver à sensibiliser les autres types d’activités à intégrer le Pacte. L’adage populaire « l’union fait la force » tient toujours route. Que tout le monde agisse dans un cadre globale unique ! Et de un. La menace qui pèse sur un Pacte de ce genre c’est la question liée à la « continuité de l’Etat ». Une menace réelle à laquelle chacun doit veiller en tout temps. Et de deux.
Madagasikara, un pays à vocation agricole, a intérêt à tenir compte de la réalité locale. Le premier souci du Pacte de classer au premier rang l’agro-alimentaire y répond judicieusement.
Ndrianaivo